LE PHÉNOMÈNE DES GROUPES HOMMAGES S’EST DÉVELOPPÉ CES DERNIÈRES ANNÉES EN SUISSE
- Seb Joly
- 8 juil. 2024
- 2 min de lecture
Il ne faut pas confondre les groupes de reprises (de cover en anglais) et les tribute bands. Les premiers interprètent les titres d’artistes célèbres mais ils mixent parfois les répertoires des chanteurs ou les rejouent à leur manière. Les tribute bands en revanche tentent de se rapprocher au maximum de leurs modèles: ils s’habillent comme les formations originales et ils copient leur style musical et vocal.
De temps à autre, ils choisissent leur nom en jouant sur le blase de leurs idoles. L’important festival anglais Tribfest, dont la programmation est entièrement dédiée à ce type de prestations, a par exemple invité cette année I AM Gallagher (en référence au membre d’Oasis) ou Wrong Jovi (le faux Bon Jovi).

La Suisse n’est pas épargnée par cette déferlante. «Chez nous, le phénomène des tribute bands a pris de l’ampleur ces quatre ou cinq dernières années», constate Sébastien Joly, le président et cofondateur de Band For Event (www.bandforevent.ch), une association réunissant les meilleurs groupes de tribute et de cover helvétiques et depuis peu étrangers. Il est également le directeur du Montreux Rock Tribute Festival qui a vécu en mars sa deuxième édition.
Cette dernière a attiré 1500 spectateurs en deux jours (contre 1000 en 2023). La manifestation espère bien s’étendre sur trois jours en 2025.
Pourquoi les groupes qui reprennent des standards fonctionnent-ils? «Il y a un réel besoin des spectateurs d’écouter ces chansons. Ils veulent revivre des moments qu’ils ont déjà vécus. Ensuite, on peut rentrer sur l’aspect psychologique du phénomène: écouter de la musique qu’ils connaissent les rassure et actuellement nous avons besoin d’être rassurés», répond Sébastien Joly.
Ce dernier a été musicien entre autres pour Isabelle Boulay et Johnny Hallyday et il joue actuellement dans diverses formations de reprises dont un tribute de Lenny Kravitz (www.lenny-k.ch).
Pour le public, ces concerts sont l’occasion de vivre en live des tubes d’artistes décédés, de chanteurs qui ne tournent plus ou trop chers pour leurs bourses. Pour les musiciens – généralement passionnés et talentueux – ils sont l’occasion de s’assurer des rentrées financières en jouant la musique qu’ils aiment.
Aux côtés des musiciens se glissant dans les costumes d’ABBA ou de Led Zep, certains enfilent désormais les habits des Black Eyed Peas, de Muse ou d’Adèle. Les combos au goût de déjà-entendu essaiment dans les girons, dans les salles de concert, lors des festivités du 1er Août ou dans les mariages. «Des grands festivals commencent à me demander ces groupes par exemple pour pallier le manque de formations rock de cette envergure», confie le Vaudois.
extrait de La Liberté - 15.06.2024
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